Été 1940. À Clermont-Ferrand, où l’université de Strasbourg s’est réfugiée après la déclaration de guerre, les étudiants font face à un dilemme brutal : rester en Auvergne ou rentrer en Alsace annexée et devenir citoyens allemands. Pour les retenir, deux professeurs ouvrent un chantier archéologique sur le plateau de Gergovie.(…)
Été 1940. À Clermont-Ferrand, où l’université de Strasbourg s’est réfugiée après la déclaration de guerre, les étudiants font face à un dilemme brutal : rester en Auvergne ou rentrer en Alsace annexée et devenir citoyens allemands. Pour les retenir, deux professeurs ouvrent un chantier archéologique sur le plateau de Gergovie. De 1940 à 1943 y naît la communauté des « Gergoviotes » : de jeunes Alsaciens et Mosellans qui bâtissent une maison, forgent une fraternité et, derrière les fouilles, rejoignent les premiers réseaux de Résistance. Clandestinité, répression, solidarité : leur engagement prend racine sur ce plateau chargé d’histoire. Mais Gergovie fut plus qu’un refuge : un véritable laboratoire scientifique, pionnier parmi les chantiers universitaires français, et un lieu où archéologie et Résistance se sont étroitement mêlées.
Par Marion Dacko, ingénieure de recherche, Université Clermont Auvergne, CNRS, Maison des Sciences humaines et ,
Arnaud Pocris, directeur culturel, Musée archéologique de la bataille de Gergovie.