Il y a quelque chose de puissant dans la fanfare : un appel irrésistible à la réunion, à la musique, au collectif. Tatiana Julien met en scène ce potentiel à travers une pièce vocale et chorégraphique qui cherche ce qui nous meut encore, lorsque l’urgence nous paralyse.
Une(…)
Il y a quelque chose de puissant dans la fanfare : un appel irrésistible à la réunion, à la musique, au collectif. Tatiana Julien met en scène ce potentiel à travers une pièce vocale et chorégraphique qui cherche ce qui nous meut encore, lorsque l’urgence nous paralyse.
Une partie du public est invitée à prendre place sur le plateau tandis que l’autre l’observe depuis les gradins. D’un ensemble quasi immobile et silencieux surgissent peu à peu les corps et les voix des dix interprètes d’En fanfaaare! Leur partition vocale se déploie comme une suite de variations sur l’air de La Reine de la nuit de Mozart : le chant est redistribué et déconstruit, troué de silences, parfois distordu en cris ou dissonances. Chaque mouvement des spectateur·rices au plateau devient le support de la chorégraphie, les danseur·euses transformant les gestes et élans par glissements permanents. Chaque soupir, pas ou frottement est amplifié, déclenchant cuivres, cymbales ou trompettes dans une composition sonore jouée en direct. Ici, les gestes s’arrachent à l’immobilité, les voix percent le silence : une fanfare née du rien, qui sonne le réveil des forces vitales d’une action collective.