Le silence de l’émotion.
Karin Goossens est une peintre autodidacte qui exprime sa créativité depuis de nombreuses années, mais c’est la première fois qu’elle présente son travail au public.
L’exposition actuelle à l’Atelier Morange présente une sélection de ses œuvres depuis 2010.
Karin est une chercheuse qui ne(…)
Le silence de l’émotion.
Karin Goossens est une peintre autodidacte qui exprime sa créativité depuis de nombreuses années, mais c’est la première fois qu’elle présente son travail au public.
L’exposition actuelle à l’Atelier Morange présente une sélection de ses œuvres depuis 2010.
Karin est une chercheuse qui ne se limite pas à un seul style, à une seule expression. Elle puise son inspiration dans les choses, les gens, les impressions qu’elle croise.
L’exposition reflète cette recherche variée, elle est d’un côté vivante et très colorée et de l’autre calme et monochrome.
L’exposition commence par une série consacrée à la mère de l’artiste. Assise sur une chaise, un potiron sur les genoux, la mère subit une transformation intéressante.
Au début de la série, deux portraits aux couleurs vives et aux lignes géométriques servent de point d’entrée à l’artiste. La couleur y est porteuse d’émotions fortes et directes.
Dans d’autres portraits plus récents, la géométrie laisse place à une réflexion plus intime et même à une certaine souplesse. La mère n’est plus immobile, mais s’envole vers le ciel.
Vient ensuite une série d’autoportraits aux couleurs vives. En multipliant le même motif, l’artiste joue avec les couleurs et les émotions. « Quelle version de moi-même est la plus vraie », se demande l’artiste sans donner de réponse. Chaque personne est un petit univers et celui de Karin s’étend dans plusieurs directions.
Un peu plus loin se trouvent l’autoportrait de l’artiste et le portrait de son mari, réalisés dans un style encore différent. Inspirée par la peintre néerlandaise Charley Toorop, Karin s’est rapprochée de son style, en mettant l’accent sur l’expression émotionnelle et la qualité plastique du visage.
L’artiste présente également quelques peintures à l’huile. On y voit des natures mortes et une scène d’intérieur. L’artiste tente de montrer l’effet de la lumière sur les verres, les fruits, l’intérieur de la pièce et le corps nu d’une femme. La lumière douce et tamisée crée une atmosphère calme et introvertie.
Sur les vitres est présenté une sélection de petites œuvres sur papier. Une diversité de plantes et de petits objets, résultat de nombreuses recherches, occupe l’espace. L’artiste a puisé son inspiration dans son environnement et on y reconnaît une joie de vivre simple et très authentique.
Les dessins encadrés à côté semblent similaires, mais racontent une toute autre histoire. Étant cuisinière professionnelle, Karin a trouvé l’idée dans des livres de cuisine qui expliquent et illustrent les processus liés à la cuisine. Ici, l’art et la cuisine vont de pair !
L’exposition se termine par un triptyque qui révèlent le chemin de la famille de l’artiste.
On y reconnaît des lieux de résidence et les traces d’une vie passée. Le silence s’installe comme une neige douce qui semble tout recouvrir.
Andreja Borin
commissaire de l’exposition