Léviathan tire son nom du monstre biblique, ambivalent, allégorie de l’Apocalypse autant que de l’État régalien. Dans la pièce de Lorraine de Sagazan, le monstre, c’est l’institution judiciaire elle-même, supposée protectrice, mais porteuse d’une violence sourde et systémique. Une plongée théâtrale dans la réalité d’une justice en crise.
Qui(…)
Léviathan tire son nom du monstre biblique, ambivalent, allégorie de l’Apocalypse autant que de l’État régalien. Dans la pièce de Lorraine de Sagazan, le monstre, c’est l’institution judiciaire elle-même, supposée protectrice, mais porteuse d’une violence sourde et systémique. Une plongée théâtrale dans la réalité d’une justice en crise.
Qui n’a jamais assisté à un jugement en comparution immédiate ne peut mesurer les failles de notre système judiciaire. En trois mots : expéditif, biaisé, injuste. Léviathan interroge la validité de cette procédure et, avec elle, la manière dont la loi prétend résoudre la violence en y recourant. La metteuse en scène Lorraine de Sagazan et l’auteur Guillaume Poix scrutent les angles morts de l’institution censée réguler nos crimes et délits.
Dans un cirque abandonné, des comédien·nes bâillonné·es ou masqué·es agitent des poupées de chiffon : autant de dispositifs plastiques pour donner à voir une justice devenue spectacle. Pour concevoir cette pièce, Lorraine de Sagazan et Guillaume Poix ont rencontré des acteur·rices du système pénal et assisté à de nombreuses journées d’audiences de comparution immédiate.
Ainsi, Léviathan entremêle retranscriptions de procès et improvisations des interprètes, révélant à quel point notre justice punitive reste traversée par une logique de vengeance.
