Sauter jusqu’à épuisement – et sauter encore. En répétant ad lib ce simple mouvement, les danseur·euses de Jan Martens éprouvent les limites de leur corps comme celles du spectacle conventionnel. Art ou divertissement ? Sport ou performance ? Seules les gouttes de sueur comptent.
En 2014, Jan Martens secoue(…)
Sauter jusqu’à épuisement – et sauter encore. En répétant ad lib ce simple mouvement, les danseur·euses de Jan Martens éprouvent les limites de leur corps comme celles du spectacle conventionnel. Art ou divertissement ? Sport ou performance ? Seules les gouttes de sueur comptent.
En 2014, Jan Martens secoue le monde de la danse avec un exercice d’endurance radical : dans THE DOG DAYS ARE OVER, les interprètes s’épuisent à sauter pendant 75 minutes, par-delà transe et souffrance. Le Flamand rejoue ce tour de force dans une version qui en actualise les questionnements.
Soumis à une chorégraphie complexe, mathématique, dynamique et épuisante, interprétée quasiment à l’unisson, le corps lâche, se trompe. Dans l’intensité de l’effort, les masques tombent, laissant apparaître les personnes derrière les interprètes. Face à cette vulnérabilité, le public reste-t-il voyeur passif ou observateur actif ?
Ici, le geste pur tient lieu d’expérience et rien ne l’entrave : ni musique, si ce n’est le bruit des bonds qu’effectuent les danseur·euses ; ni effet de scène, la dramaturgie étant réduite à son plus simple appareil. Seuls l’effort, la transe et le défi nous guident. Un grand saut, galvanisant et haletant, loin de la culture de la perfection en vigueur dans le monde de la danse.