La Tiretaine, torrent né au pied du Puy de Dôme, quitte son ravin dans le quartier Saint-Victor de Chamalières. La force de son écoulement, parfois violent, conduit les riverains à en répartir le débit au « Partidou Saint-Victor » en deux branches.
La pureté et le débit de(…)
La Tiretaine, torrent né au pied du Puy de Dôme, quitte son ravin dans le quartier Saint-Victor de Chamalières. La force de son écoulement, parfois violent, conduit les riverains à en répartir le débit au « Partidou Saint-Victor » en deux branches.
La pureté et le débit de ses eaux, renforcés par les sources Marie-Louise et Saint-Victor, favorisent l’installation de moulins-papetiers dès 1450. Après leur apogée au 18e siècle et un sursaut sous la Restauration (1814-1830), ces moulins déclinent avec l’évolution technique. Seules les piles à maillets du moulin Pierre-Serve résonnent encore jusqu’en 1889.
En aval du pont de la rue Saint-Victor, la Glacière Aubégny est implantée en 1900 sur une propriété où émerge la source Saint-Victor. En 1922, l’industrie du froid supplante la papeterie avec les « Entrepôts frigorifiques d’Auvergne ». Cette entreprise utilise la force motrice de la rivière pour alimenter des groupes électrogènes et produire de la glace à rafraîchir. À son apogée, elle produit 4 000 tonnes de glace par an. Grâce à une technique de congélation rapide, elle délivre 120 tonnes d’aliments par jour, nécessitant un stockage de 28 000 m³. Cependant, cette activité génère de plus en plus de nuisances dans une ville résidentielle. En 1955, l’usine est transférée à Gerzat, et le site devient une friche industrielle.
Dans les années 2020, cette friche située rue de la Papeterie laisse place à un programme résidentiel. L’un des promoteurs (OPHIS) accepte, en échange de travaux de sécurisation, de céder les berges à la collectivité, permettant la création d’un sentier public le long de la Tiretaine. Ce nouvel aménagement permet de redécouvrir un ancien bief transformé en échelle à poissons pour la truite fario et de sécuriser un barrage menacé d’effondrement.
Remerciements à Monsieur Jean-Michel DELAVEAU, historien officiel de la Tiretaine.